L’erreur commune, selon Bertrand Vinson, serait de se précipiter dans le texte, de se concentrer surce qu’il y a à dire avant même de créer le contact. Ce qu’il appelle « le repli sur soi » mais aussi « le repli sur nos pensées » ou le « repli dans notre tête ». Il explique justement que « lorsque nous
avons peur dans une situation de prise de parole, notre cerveau nous amène souvent à nous concentrer exagérément sur ce qui est à dire, à nous précipiter dans le texte, à nous cacher derrière les mots. _» Et c’est là l’écueil à éviter. « _Habituellement, en situation sociale, ce que nous vivons avec les autres, ce sont des moments de relation. Ce qui est au cœur du moment, c’est la relation, pas ce qui se dit. _» Ainsi, parler ou échanger devient un acte naturel et sans enjeu : « _ne pas être en capacité de répondre à une question, dire non, affirmer un désaccord, rien de tout cela n’est un problème. »
Quand nous faisons une priorité de « parler », notre cerveau cherche inéluctablement ce qui doit se dire après, il « s’inquiète de manquer de “stock” et se met à chercher de l’information d’avance. » Et c’est là que nous perdons nos moyens. Nous cherchons désespérément l’information dans nos notes, sur le power point, nous bégayons et notre respiration s’inverse : nous respirons dans le haut du corps au lieu de respirer par le diaphragme comme nous le faisons naturellement. Bertrand Vinson montre que c’est la mauvaise respiration qui entraîne la plupart des effets indésirables bien connus des frileux de la prise de parole en public : hypo-oxygénation, tensions musculaires, tremblements des jambes ou des mains, sensations de chaleur ou de froid, rougeoiement, transpiration, élocution erratique, trous de mémoire…
« En essayant ainsi de contrôler ce qui est à dire, nous ne nous occupons plus de l’essentiel : l’auditoire, et son confort ou plaisir d’écoute. »